On le savait malade, on le savait agonisant, on le savait moribond, on le savait tout près d’une crise cardiaque avant même sa dernière piètre prestation aux Mondiaux de Doha. Vous avez deviné, il s’agit bien de notre athlétisme national en chute libre depuis treize ans.
A chaque échéance, décadence après décadence, l’athlétisme national, et pour être précis le fond et le demi-fond national, car il s’agit bien de ces deux spécialités, se trouve au bas du tableau tant sur le plan continental qu’international.
Entre optimisme béat, promesses pompeuses, langue de bois des gestionnaires et réalité, il y tout un monde. Les mondiaux de Doha viennent confirmer ce que tout le monde savait. L’amer réalité c’est que l’athlétisme national est en nette régression et l’avenir ne semble pas en rose pour cette discipline longtemps considérée comme le porte drapeau du sport marocain. Hormis la déception au niveau des résultats, l’anarchie qui a régné au sein de la délégation marocaine démontre, encore une fois, la gestion boiteuse de l’athlétisme national faite d’improvisation, d’incompétence et de clientélisme.
Aujourd’hui, on est loin des grandeurs de la première médaille olympique arabe de Feu Abdeslam Radi. On est loin des folles nuits des Jeux olympiques de Los Angeles où Nawal El Moutawakil et Saïd Aouita ont fait retentir l’hymne national au stade du Mémorial Coliseum. On est loin des exploits de Nezha Bidouane, de Khalid Skah, Brahim Boutayeb, Hicham El Guerrouj, Jawad Gharib et les autres.
Les Mondiaux de Doha ne sont pas seulement une déception, c’est le signal fort que l’athlétisme doit changer de gestionnaires déconnectés à tous les niveaux. L’intervention du ministère de tutelle et du comité Olympique reste nécessaire pour sauver tout un patrimoine, toute une Histoire faite de sacrifices et de sueurs.