La belle performance et la précieuse médaille en or de Soufiane El Bakkali ne doivent nullement être l’arbre qui cache la forêt d’échecs que connaît l’athlétisme national. Elle ne peut en aucun cas faire oublier le naufrage que vit l’athlétisme marocain depuis 2006.
Un descente aux enfers qui montre que l’exploit individuel du natif de Fès n’est qu’une hirondelle qui ne peut faire le printemps de l’athlétisme marocain vécu avec l’armada d’athlètes nationaux qui faisait trembler les pistes des plus grands meetings et et se distinguait lors des grands rendez-vous sportifs à l’échelle continentale, régionale et internationale.
Depuis les Mondiaux de 2007 le Maroc n’a pu remporter que trois médailles en compétitions de haut niveau. Hasna Benhassi s’est distinguée sur le 800m en s’adjugeant la médaille d’argent, Abdelaati Iguider a remporté le bronze sur 1500m et Soufiane El Bakkali a gagné l’argent au 3000m steeples en 2017. Voilà le bilan de douze ans d’une médiocre gestion faite de tâtonnements, d’improvisation et d’écartement des compétences du domaine et surtout de scandales. (Dopage entre autres).
Et voilà que l’avenir de l’athlétisme national s’annonce également compromis avec le fiasco enregistré aux Mondiaux U20 qui se déroulent à Nairobi. Neuf athlètes ont participé à ce rendez-vous et ils ont tous échoué. Durant presque deux décennies, on n’ a pas préparer la relève pour garder notre rang acquis par les efforts des athlètes et des techniciens marocains mis à l’écart par une piètre gestion trop personnalisée.
Ce qui est sûr c’est que les promesses de restructuration de l’athlétisme depuis l’arrivée du président Abdeslam Ahizoune à la tête de la FRMA sont toutes tombées à l’eau et ce n’est pas un exploit personnel et isolé d’un athlète assidu et courageux comme Soufiane El Bakkali qui autorisera l’équipe qui gère l’athlétisme national à crier victoire car sa mission est loin d’être réussie.
Maintenant que le constat est fait sans pessimisme, maintenant que le diagnostic est clair sans exagération, maintenant qu’observateurs et techniciens s’accordent à dire à haute voix que l’athlétisme national est malade de sa gestion qui est devenu synonyme d’échecs récurrents, un changement s’impose et une restructuration de la discipline devient inévitable.
A bon entendeur!