Kilométrage total : 691,35 km Secteur sélectif : 243 km 95% terre / 5% empierré

Montagnes russes… en Mongolie !
Gare à la navigation sur les sommets séparant la Bouriatie de la Mongolie. Montagnes russes sur les collines en suivant la trace des animaux sauvages de la région. On a longé des ravins parfois impressionnants mais dévoilant de paysages absolument magnifiques ! Les navigateurs ont dû être attentifs au road-book. Multiples croisements de pistes et une myriade de traces parallèles. A mi-parcours, le tracé abordait la montagne pour se hisser à 1.000 mètres d’altitude sur les contreforts des massifs montagneux couverts de forêts et entrecoupés de rivières. En prenant garde d’éviter les crevasses on a même grimpé aujourd’hui jusqu’à 1.500 mètres pour s’offrir un panorama à couper les souffle sur un point photo et vidéo magnifique. La fin du secteur sélectif s’est déroulé sur un plateau truffé de pistes parallèles.

@ RETENIR
# Motos : Kevin Benavides, le ‘héros rouge’
# Autos : Al-Attiyah passe au vert
# Camions : Karginov attaque, Viazovich résiste
# Demain : au grand galop dans les steppes

Motos : Kevin Benavides, le ‘héros rouge’

Changement de paysage dès le passage de frontière pour attaquer ce troisième secteur sélectif. Fini les pistes d’enduro sur un terrain s’ouvrant pratiquement à 360° degrés et engendrant naturellement une partition plus rapide et plus rythmée. Ouvrant la piste ce matin, Sam Sunderland (Red Bull KTM Factory) a l’habitude d’élever la cadence. Le Britannique a roulé en solitaire toute la journée, sans concéder trop de temps à ses adversaires. Mais Oulan-Bator attendait son ‘héros rouge’, traduction littérale de son nom originale. Qui dit rouge, dit Monster Energy Honda Team et, plus précisément sur ce SILK WAY RALLY 2019, le très véloce Kevin Benavides. Parti 4e aujourd’hui, le pilote argentin, déjà vainqueur de la première étape, réussit un bon coup. En cueillant sa deuxième victoire, il porte son avantage sur Sunderland au général de 8 secondes à près de 3 minutes. Et puisqu’une deuxième couche de rouge ne fait jamais de tort, c’est son équipier Joan Barreda qui, malgré une chute sans gravité dans une ravine juste après le départ, s’adjuge le premier accessit du jour, offrant le premier doublé du rallye au Team Monster Energy Honda. Mieux : le Catalan qui termine à 30 secondes de son leader, dépouille Paulo Goncalves (Hero Rally Team) de sa 3e place au général. Le Portugais qui était tombé dans une crevasse similaire tout en début de spéciale. Mais à la veille de l’étape marathon, plus que les événements du jour, c’est surtout les difficultés à venir qui préoccupaient les pilotes hier soir au bivouac. Car deux jours durant il s’agira surtout de rouler à l’économie pour préserver la mécanique et nettement plus en mode sécurité, pour bien gérer les organismes.

Du côté des quads, Rafal Sonik (Yamaha Raptor), garde le cap et profite de l’occasion pour doubler son avantage sur le Russe Maksimov (Yamaha Raptor), tandis que le Polonais Linder (Can-Am Renegade) s’empare de la deuxième place du jour.

Autos : Al-Attiyah passe au vert !

Bienvenu dans le désert vert ! Malheureusement pour la catégorie auto, l’entrée en Mongolie s’est faite sans Yazeed Al Rahji (Toyota Gazoo Racing Overdrive). Contraint et forcé, le vainqueur de l’édition 2018 a jeté l’éponge, suite aux ennuis mécaniques (casse moteur, suite à la rupture de la courroie d’alternateur et de pompe à eau) survenus hier sur sa Toyota Hilux. S’il est désolé pour son ami et équipier, Nasser Al-Attiyah et Mathieu Baumel se voient néanmoins débarrassés de l’un de leurs principaux adversaires dans sa quête d’une première couronne sur ce SILK WAY RALLY. Pas de quoi pourtant calmer la voracité du pilote qatarien, fermement décidé à s’offrir plus de marge encore face à la meute des buggies lancée à ses trousses. Imprimant un rythme d’enfer à plus de 101 km/h de moyenne, Nasser l’insatiable a relégué ses principaux adversaires à plus de 20 minutes. Tout cela sur un terrain qui devait pourtant mieux convenir aux deux roues motrices ! Deuxième du jour derrière le triple vainqueur du Dakar… la MINI JCW du Russe Denis Krotov est donc l’autre exception qui confirme la règle ! De quoi repousser le Chinois Han Wei (Buggy Geely SMG) sur la troisième marche de cette 3e étape, juste devant son compatriote Liu Kun (Hanwei SMG) et le Néerlandais Eric Van Loon (Toyota Hilux Overdrive) qui complètent le top 5.

Du côté des SSV le bras de fer américano-russe se poursuit sur la piste entre les Maverick Can Am de Sergei Kariakin, leader de la catégorie, et Austin Jones, parfaitement remis de sa figure spectaculaire du premier jour…

Camions : Karginov attaque, Viazovich résiste

Comme des boxeurs s’étant bien défiés à la pesée, cette troisième étape représentait le véritable premier round du combat pour la ceinture poids lourds que se livrent les Russes de Kamaz-Master et les Biélorusses de MAZ. Toujours premier camion en piste, suite à son doublé initial, Siarhey Viazovich (MAZ) a tenté de résister au mieux au retour des Tatars. Si le pilote de Minsk a dû concéder ses premiers points aujourd’hui, il conserve néanmoins la tête du général et pioche, au passage un ordre de départ intéressant pour le premier juge de paix du rallye, ce mercredi. Vainqueur du jour, Andrei Karginov (Kamaz-Master) n’a pas dû jouer du klaxon pour s’imposer, signant même le 2e chrono du jour toutes catégories confondues ! Le tenant du titre conforte sa deuxième place au général devant son équipier Anton Shibalov (3e). Viazovich, troisième du jour, devance Le Renault du Néerlandais van den Brink et son équipier Vishneuski qui complètent le top 5 de ce troisième acte.

LE CHIFFRE DU JOUR

841,55

Pour les motos, l’arrivée à Oulan Bator annonce déjà la grande étape marathon de mercredi et jeudi. Dès ce soir, chaque pilote devra faire marquer les pneus et les roues qu’il utilisera sur sa machine pour les deux prochaines journées. A l’arrivée de la boucle de mercredi, les motos seront placées en parc fermé où seuls les pilotes pourront intervenir sur la mécanique sans le moindre contact avec son team. Jeudi matin, les pilotes auront à nouveau accès à leurs motos 15 minutes seulement avant le départ de l’étape 5. Au total, liaisons comprises, motos et pilotes devront donc parcourir 841,55 km sans assistance, dont 807,19 km sous le chrono lors de ce double volet marathon entre Oulan Bator et Mandalgovi.

DEMAIN
ETAPE 4 : OULAN BATOR — OULAN BATOR
Kilométrage total : 476,96 km
Secteur sélectif : 470,19 km
70% terre / 20% sable / 10% empierré

Au grand galop dans les steppes !
Cette boucle autour d’Oulan Bator, premier volet marathon pour la catégorie moto, sera fera quasiment sans liaison avec des points de départ et d’arrivée situés à quelques encablures du bivouac. Au menu du jour : des lits de rivières asséchées, des petites collines mais, surtout, des pistes traversant l’immensité des steppes mongoliennes. Les concurrents aborderont des plateaux empierrés bordés de pitons rocheux et de lacs salés. Attention aux animaux sauvages qui raffolent également de la vitesse ! La deuxième partie du secteur sélectif le plus long du rallye est tracé dans des paysages magnifiques au cœur de pyramides rocheuses. Cette étape peut s’avérer déterminante pour le classement avec une navigation toujours compliquée et des passages à haute vitesse dans les steppes.

INTERVIEWS

MOTOS
Kevin Benavides (Arg/Monster Energy Honda Team) 1er: « Je n’ai pas vraiment poussé aujourd’hui, mais je me suis bien amusé sur la piste. Je sais que cette victoire signifie que j’ouvrirai demain. C’est toujours plus complexe de rouler devant car on perd de précieuses secondes à chercher la bonne piste tout en faisant la trace pour ceux qui suivent. Et demain, la navigation risque d’être plutôt corsée. Mais j’adore cela, cela procure les meilleures sensations. »

Joan Barreda (Esp/Monster Energy Honda Team) 2e : «Au final c’est une belle journée, mais rien n’a été facile aujourd’hui. Au début de la spéciale j’ai perdu du temps, lorsque j’ai chuté dans le même trou que Paulo Gonçalves. Je n’ai rien pu faire. La moto a juste glissé dans le fossé, heureusement sans dommage, mais j’ai quand même passé deux bonnes minutes. Ensuite j’ai réussi à trouver un bon rythme sans prendre trop de risques et j’ai réussi à passer Paulo dans la poussière. J’ai essayé de refaire mon retard sur la portion finale. Mais ce ne fut vraiment pas simple en roulant hors-piste dans l’herbe. »

Sam Sunderland (G-B/Red Bull KTM Factory) : « Un grand contraste de terrain après les forêts et les lacs en Sibérie. C’est vraiment sympa d’avoir ce type de contrastes dans une même course. Pas vraiment évident d’ouvrir la piste lors d’une journée aussi longue, mais je me sentais plutôt bien. J’ai commis une petite erreur et perdu un peu de temps au milieu de la spéciale. Demain ce sera encore plus lourd et je bénéficierai d’une bonne position au départ. En espérant simplement qu’il n’y ait pas trop de poussière… »

AUTOS

Nasser Al-Attiyah (Qat/Toyota Gazoo Racing Overdrive) 1er : « C’est la première fois que je roule en Mongolie, c’est vraiment magnifique. Tout est vert ! Aujourd’hui nous avons bien roulé. Le rythme était parfait. Mathieu (NdlR : Baumel), me donne la cadence à suivre. Après 150 kilomètres, nous avons vu que personne ne suivait alors nous avons un peu levé le pied. Nous avons dû nous arrêter pour une crevaison lente à 20 kilomètres de l’arrivée. Il fallait absolument pousser un peu plus aujourd’hui pour créer un écart nous donnant un peu de marge avant la première grande étape de ce SILK WAY RALLY. »

Denis Krotov (Rus/MINI JCW) 2e : « La journée a été plutôt bonne pour nous sur cette spéciale nettement plus rapide. Nous n’avons pas commis la moindre erreur de navigation et cela nous a permis de nous placer dans le sillage d’Al-Attiyah. L’étape de demain devrait nous convenir tout autant et j’espère pouvoir faire le même résultat. »

CAMIONS

Andrei Karginov (Rus/Kamaz-Master) 1er : « Nous avons roulé durant 40 kilomètres dans la poussière de Viazovich sans pouvoir nous approcher suffisamment pour actionner le Sentinel. Finalement nous avons dû attendre une zone de danger plus lente pour nous signaler à lui. Ensuite nous avons pu rouler à notre rythme sur un terrain qui convient de mieux en mieux à notre camion et reprendre un temps précieux au MAZ. »

Anton Shibalov (Rus/Kamaz-Master) 2e : « Ce n’était pas facile de dépasser d’autres camions dans la poussière. Il n’y avait pas de vent et lorsqu’il soufflait il était de face. Nous avons perdu pas mal de temps derrière van den Brink. Nous avons commis une erreur en tenant de le dépasser. Ensuite, nous avons néanmoins réussi à passer le MAZ de Vishneuski. »

Siarhey Viazovich (Blr/MAZ) 3e : « Rouler comme premier camion au sein des voitures n’était pas évident. Les traces étaient peu visibles et nous avons commis quelques erreurs de navigation. Ensuite, l’air conditionné du camion est tombé en panne et la température a commencé à grimper dans la cabine. Nous nous sommes arrêtés dans une zone à vitesse réduite pour changer le fusible, mais il grillait à chaque fois. Nous avons donc roulé un peu plus tranquillement en vue de l’arrivée et nous allons tâcher de réparer pour demain. »

Source :Communiqué Silk Way Rally
Photo credits: Silk Way Rally