La trilogie des « remontadas » du Real Madrid lors de l’actuelle édition de la Ligue des champions a été couronnée, mercredi soir au Stade Santiago Bernabeu lors du match retour des demi-finales, par la plus difficile de toutes, contre Manchester City, un adversaire monumental qui s’est vu qualifié à la 90e minute avant que la magie des coéquipiers de Benzema n’opère une œuvre immortelle. Deux buts en une minute incroyable et folle ont balayé Manchester City et ouvert la voie au Real vers le 14ème titre continental.
Dix minutes après le coup de sifflet final, les 70.000 spectateurs ayant assisté au miracle n’ont pas bougé de l’emblématique enceinte du Real Madrid, se frottant les yeux face à ce qu’ils venaient de voir et de vivre. Un prodige du football, du caractère, de la foi, de la qualité et de l’âme. C’est le Real Madrid.
Le public du Santiago Bernabeu ne risque pas d’oublier cet exploit mémorable. Après avoir concédé une défaite lors du match aller il y a une semaine à Manchester (4-3) et été mené jusqu’à la 90ème (0-1), le Real Madrid, conduit par Rodrygo (21 ans) et Camavinga (19 ans), marque deux fois aux 90e et 91e minutes pour porter le match aux prolongations. Benzema a scellé la qualification sur pénalty à la 3ème minute de la prolongation.
Avec l’élimination de l’équipe de Guardiola, le Real Madrid boucle un cycle miraculeux d’une Ligue des champions des comebacks, pour assurer sa présence en finale contre Liverpool à Paris, où il a déjà gagné contre Valence (2000). Une aventure mémorable qui est née dans la dernière demi-heure volcanique contre le PSG, la résurrection à la 80e contre Chelsea et la bataille définitive contre City, encore plus difficile.
La meilleure attaque du monde (Mbappé, Neymat et Messi), l’équipe championne d’Europe en titre (Chelsea) et le meilleur entraîneur selon les analystes (Guardiola) ont plié le genou devant une équipe armée de qualité, de football, de personnalité, de caractère et de la foi. Les cinq vertus théologales résumées par Modric et représentées par le « roi d’Europe » avec 13 sacres continentaux.
Côté footballistique, le duel au Bernabéu n’avait rien à voir avec celui de Manchester. On s’attendait à deux équipes ouvertes, prêtes à se rendre coup pour coup, mais toutes deux avaient pour priorité de ne pas commettre d’erreurs en première mi-temps.
Ancelotti a placé Casemiro au centre et Valverde comme faux ailier droit. L’Uruguayen a couru tout le long du terrain, balayant chaque ballon perdu.
Après une première mi-temps grise et tendue, Ancelotti a cherché l’effet Rodrygo lors des 20 dernières minutes, mais c’est d’abord l’effet de Gundogan qui s’est fait ressentir. Lors d’une attaque organisée des hommes de Guardiola, l’international allemand a évité la pression avant de laisser libre Bernardo Silva qui a attiré les défenseurs centraux du Real Madrid pour finalement décharger la balle sur la droite pour Mahrez qui n’a laissé aucune chance à Courtois. Manchester a un pied et demi en finale. Une chape de silence s’est abattue sur le Bernabéu.
A un peu plus d’un quart d’heure de la fin, le miracle semblait impossible. Ancelotti a joué toutes ses cartes laissant en dehors de la bataille à Casemiro et Modric au profit d’Eduardo Camavinga et Marco Asensio à la recherche de l’impulsion finale.
Grealish, remplaçant de Gabriel Jesus, aurait pu mettre fin au match avec deux occasions franches, mais Mendy d’abord, puis Courtois ont fait deux miracles. Et puis, juste quand Manchester City savourait la qualification temporaire, l’inexplicable s’est produit.
D’abord, Rodrygo a profité une excellente passe de Benzema, ouvrant la porte à l’extase madrilène. Une minute plus tard, Rodrygo, « le joueur des matchs décisifs », s’ancre dans la surface et déclenche la folie d’une tête impeccable sur un centre de Carvajal pour conduire le match aux prolongations. Encore une fois, le Bernabéu a éclaté en mille morceaux, crevant la dalle qui enterrait une équipe éternelle.
A ce moment-là, le Real Madrid s’envole, soutenu par les poumons de 70.000 fans déchaînés. Trois minutes après le début des prolongations, Karim Benzema, qui n’avait pas été brillant jusque-là, est venu rappeler à tout le monde pourquoi il est le principal prétendant au ballon d’or cette année en transformant un pénalty décisif pour donner la victoire aux Blancs qui joueront leur 5ème finale en neuf ans. Qui dit mieux ?
Source:MAP