Après la voile (Rome 1960) et le kayak (Londres 2012), les bateaux d’aviron nationaux mouilleront pour la première fois de leur histoire dans les eaux olympiques, à travers la championne Sarah Fraincart qui participe aux Jeux olympiques de Tokyo à partir du mois prochain.

La première participation marocaine aux sports nautiques des Jeux Olympiques remonte aux Jeux de Rome en 1960, où le Maroc était représenté dans la catégorie de la voile par l’athlète, El Mustapha Al Haddad, qui a terminé 31e au classement final avec un total de 1.442 points après sept courses.

Les sports nautiques nationaux ont été absents des éditions olympiques suivantes, avant de refaire surface pour signer leur deuxième participation, cette fois dans la compétition de kayak (water slalom) aux JO de Londres, avec Jihane Samlal (catégorie K1), qui a été éliminée de la phase le préliminaire.

L’athlète marocaine Sarah Fraincart a décroché son ticket de qualification pour la compétition individuelle d’aviron (2.000 m), après avoir terminé la course du Championnat d’Afrique, qui s’est tenue à Tunis en octobre 2019, à la quatrième place sur 19 participants.

La championne marocaine a également remporté une médaille de bronze dans la course individuelle du 500 m, lors des 12e Jeux africains organisés au Maroc en août de la même année, couvrant la distance en un temps de 1 min, 48 sec et 71/100.

A cet égard, le directeur technique national, Abdelali El Hanchi a indiqué que la qualification de Sarah Fraincart aux JO de Tokyo est méritée au regard de ses résultats obtenus dans les différentes échéances continentales, notant que l’athlète a également bénéficié du nouveau règlement de qualification selon les quotas fixés par le Comité International Olympique pour le continent africain, afin de donner à ses pays l’opportunité de participer équitablement à ce genre de compétitions.

La Fédération internationale d’aviron (FIA) tient à la participation des pays africains à l’aviron dans le cadre des Jeux Olympiques et ouvre la porte à ses pratiquants pour participer aux championnats du monde pour promouvoir ce type de sport, surtout après l’intégration de certaines disciplines modernes aux JO qui attirent de plus en plus de personnes en particulier dans les pays européens, a-t-il indiqué dans une déclaration à la MAP.

Pour ce qui est de l’aviron au niveau national, M. El Hanchi a précisé que le Maroc dispose d’une équipe jeune, ainsi que de quelques pratiquants expérimentés qui ont démontré un niveau élevé dans divers championnats nationaux et continentaux, estimant que le manque au niveau des équipements les empêche d’atteindre un niveau supérieur, d’autant plus que le prix des bateaux est au-dessus du niveau du budget alloué à la Fédération royale marocaine d’aviron (FRMA) .

Et d’ajouter que l’industrie des bateaux d’aviron est en constante évolution et sujette à plusieurs modifications, en termes de matériaux utilisés dans la fabrication, la forme des coques et les équipements, ce qui oblige les fédérations nationales et les pratiquants à suivre constamment ces changements, entraînant des charges financières supplémentaires.

De l’avis de M. El Hanchi, il est difficile pour la Fédération de suivre la cadence du développement de ce sport dans les pays avancés et pionniers en la matière, dont la plupart fabriquent ces bateaux en coordination avec les fédérations sportives nationales, dont les besoins changent d’année en année, notamment en ce qui concerne le poids, la forme, la rigidité et les composants mécaniques qui varient selon les différentes activités sportives (aviron de rivière, de mer ou indoor).

L’aviron de mer est plus répondu par rapport au reste des autres catégories, a-t-il relevé, notant que le Maroc, malgré ses 3.500 km de côtes, ne peut investir dans cette catégorie car elle nécessite également des équipements, notamment au niveau des infrastructures comme les couloirs et les accessibilités, ainsi que les questions relatives à la sécurité des pratiquants de ce sport.

Mettant en avant l’impact des conditions météorologiques sur la pratique de l’aviron, M. El Hanchi a indiqué que les spécialistes ont mis en œuvre un dispositif qui permet de le pratiquer en salle (indoor), une activité répondue dans les pays scandinaves.

Cette pratique sportive, a-t-il expliqué, a été largement sollicitée lors du confinement qui a mis un coup d’arrêt aux activités sportives au niveau international.

La Fédération royale marocaine d’aviron s’est adaptée aux changements imposés par la pandémie du coronavirus, et a pris l’initiative de signer des accords avec la FIA pour la formation et l’entraînement des cadres nationaux en aviron en salle, a fait savoir le directeur technique, ajoutant que l’instance fédérale a organisé un championnat d’Afrique à distance, dont les vainqueurs en été qualifiés pour le championnat du monde.

La FRMA ambitionne d’élargir la base des pratiquants de ce sport au Maroc, qui ne nécessite pas d’infrastructures spécifiques, a fait savoir M. El Hanchi.

Relevant que la pratique de l’aviron connaît un engouement compte tenu du nombre de pratiquants qui participent au championnat national, à la Coupe du Trône et aux championnats d’Afrique, il a indiqué que de nouveaux bateaux obtenus par le Maroc en prévision des Jeux africains organisés à Rabat en 2019 ont permis à la Fédération de former les athlètes et de participer aux événements sportifs de cette discipline.

Plusieurs catégories de courses sont organisées en aviron, notamment sur des bateaux de deux, quatre ou huit places avec ou sans barreur, dont la mission est de veiller sur la trajectoire de l’embarcation.

La distance de la régate pour les sportives dames est de 1.000 m tandis que pour les hommes elle est de 2.000 m et comprend plusieurs catégories, à l’instar du skiff (individuel), deux rameurs sans barreur, ou utilisant un aviron (rame) unique dit de pointe ou deux avirons dits de couple.

Source:MAP