L’heure du changement dans le football a sonné. Après le séisme de la Superleague, qui restera pour l’instant une Ligue des champions réformée, et la mise en place de nouveaux formats des compétitions d’équipes nationales, de la Coupe du Roi et de la Supercoupe, le championnat d’Espagne demeure le seul tournoi qui résiste au vertige du football moderne avec sa structure traditionnelle. Du moins jusqu’à présent, le président de la Fédération espagnole de football (FEF), Luis Rubiales, travaille déjà sur un nouveau format pour La Liga.

Moins de journées pour alléger le calendrier, des sièges neutres et même un match à l’étranger, sont les piliers de la révolution proposée par Rubiales.

Dans la lignée de l’argument avancé par Florentino Pérez, président du Real Madrid, pour défendre son idée d’une Superleague réduite, Rubiales pense également qu’il y a eu, ces dernières années, une certaine déconnexion entre l’offre du football et les intérêts d’une nouvelle génération d’adolescents et de jeunes qui bénéficient de nombreuses alternatives de loisirs et ont développé d’autres formes de consommation de divertissement grâce à une évolution technologique vertigineuse.

« Nous avons changé le format de nombreuses compétitions et le résultat est là, avec des produits télévisés plus agréables et une charge de match plus faible. Avec loyauté et respect, nous sommes en mesure de proposer un format différent qui permet d’avoir moins de journées chargées dans le calendrier, avec plus d’attractivité et plus de matchs de qualité, ce qui aura un impact économique positif et surtout engage les gens. Des lieux neutres, moins de journées de match… et bien sûr nous pouvons étudier la possibilité de jouer un match à l’extérieur », a exposé le président de la Fédération espagnole de football.

« Les enfants d’aujourd’hui sont presque nés avec une console, ils ne jouent pas dans la rue comme avant. Nous devons capter leur attention comme nous avons fait dans les cas de la Coupe du Roi et de la Supercoupe. Nous devons inventer et capter l’attention des plus jeunes avec émotion », a fait observer Rubiales.

« LaLiga a été immobile. Si nous changeons le format, nous devons le faire à l’unanimité, pas en imposant l’un à l’autre. Nous devons bouger. Les garçons et les filles arrivent avec des préoccupations différentes de celles d’il y a 30 ans », a-t-il dit, conscient de l’opposition de LaLiga, instance qui gère le football professionnel en Espagne, à cette « révolution ».

En effet, la réponse du président de LaLiga, Javier Tebas, ne s’est pas fait attendre et est défavorable aux intérêts de la Fédération espagnole de football.

« LaLiga n’envisagera pas de changer le format de la compétition dans aucune de ses catégories. Le modèle actuel, sa structure, ses journées de compétition, ses horaires, etc., a été un succès ces dernières années », souligne le président de l’instance, Javier Tebas.

« Il serait irresponsable de modifier le format actuel ou sa simple approche. Cela créerait également une incertitude pour les autres sports et le football non professionnel, auquel LaLiga contribue à hauteur de 125 millions d’euros par saison », selon les arguments su patron de LaLiga qui se vante d’avoir obtenu, entre autres, « une augmentation de plus de 20% du nombre de spectateurs dans les stades ; une croissance exponentielle des droits audiovisuels nationaux et internationaux ; une stabilité économique qui lui a permis d’être la seule compétition de ligue majeure avec un résultat net positif dans la première saison du Covid… ».

Malgré cette prise de position initiale et une longue histoire de désaccords entre la Fédération et LaLiga, la proposition de Rubiales a ouvert le débat en Espagne sur l’avenir de l’actuelle structure du championnat de football sur fond des pertes occasionnées par le Covid-19.

Source:MAP