
Par François Tesson Publié le Mis à jour le
Même s’il vit une histoire d’amour contrariée avec le Tour de France, une course qui lui a apporté bonheur et peine, encore plus cette année, Thibaut Pinot promet d’être encore au départ de la Grande Boucle, l’an prochain, à Nice.
Si le Tour de France est d’abord fait de souffrance, alors Thibaut Pinot en est l’un des plus beaux symboles. Le Franc-Comtois a connu son lot de joies et de galères sur la Grande Boucle, tout au long de sa carrière, et cette année en particulier. Entre son attaque pleine de panache vers Saint-Etienne dans la roue d’Alaphilippe, la claque de la bordure d’Albi, la victoire au Tourmalet et son ascension vers le Prat d’Albis, où il a décollé de sa roue tous les autres favoris, Pinot a été un acteur majeur de ce Tour 2019, jusqu’à vendredi.
Victime d’une lésion à la cuisse gauche, une blessure rarissime pour un cycliste, a priori causée par un incident bénin (il s’est cogné contre son guidon deux jours plus tôt), le leader de la Groupama-FDJ a dû renoncer, la mort dans l’âme, emmenant avec lui dans son désarroi de nombreux spectateurs ou suiveurs de ce Tour de France. “Je quitte la route du Tour les larmes pleins les yeux, des souvenirs plein la tête, a écrit Pinot ce samedi matin sur Twitter. Je pense à mon équipe toute entière, ma famille, à vous qui m’avez donné des frissons et une force incroyable pendant 3 semaines.”
1/2 Je quitte la route du Tour les larmes pleins les yeux, des souvenirs plein la tête … je pense à mon équipe toute entière, ma famille, à vous qui m’avez donné des frissons et une force incroyable pendant 3 semaines. pic.twitter.com/CIIQ2RGlfZ
— PINOT Thibaut (@ThibautPinot) July 27, 2019
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— Équipe Cycliste Groupama-FDJ (@GroupamaFDJ) July 26, 2019
Un abandon sur le Tour de France est toujours douloureux. C’est déjà le quatrième pour Pinot qui a parfois adoré (victoires d’étape en 2012 et 2015, podium en 2014), et souvent détesté cette machine à broyer. Mais quelque chose avait changé depuis l’an passé. Après un coup de massue sur le Giro, un de plus (abandon la veille de l’arrivée, victime d’une pneumopathie, alors qu’il était troisième du général), le grimpeur de Mélisey avait regardé le Tour devant sa télévision, et cela avait décuplé son envie pour cette année. Sa fin de saison 2018 exceptionnelle, entre ses deux succès d’étape sur la Vuelta et sa victoire au Tour de Lombardie devant Nibali, lui avait fait encore plus prendre conscience de ses qualités.
Au-dessus de ses rivaux dans les Pyrénées, Pinot avait peut-être les jambes pour gagner ce Tour de France. Aurait-il pu résister aux attaques impressionnantes d’Egan Bernal dans les cimes du Galibier et de l’Iseran ? Après tout, “sur une jambe”, il était allé chercher Geraint Thomas la veille de son abandon. Qu’aurait-il été en mesure de réaliser en pleine possession de ses moyens ? “Je sentais que je pouvais le faire, c’est sûr que je l’aurais fait, mais on ne le saura jamais”, déplorait-il, vendredi, après ce nouveau coup du sort. “J’en ai marre”, ajoutera-t-il, la voie sanglotante.
Mais Pinot, qui a déjà prouvé par le passé sa capacité à rebondir, promet qu’encore une fois il ne baissera pas les bras. “Je ne sais pas ce que la suite de la saison me réserve mais c’est avec certitude que je serai au départ du Tour en 2020”, a-t-il promis. Il sera pour le gagner, en tout cas pour essayer. “Un jour, les planètes seront alignées”, philosophait-il il y a quelques semaines dans les colonnes de L’Equipe. On n’en était pas très loin cette année, avant que le ciel ne lui tombe sur la tête.
2/2 Je ne sais pas ce que la suite de la saison me réserve mais c’est avec certitude que je serai au départ du Tour en 2020. pic.twitter.com/vulMQwYmp4
— PINOT Thibaut (@ThibautPinot) July 27, 2019
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Le dessin de L’Equipe aujourd’hui. Tout est dit. 😢 pic.twitter.com/2faBA312NB
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